Coup de projecteur sur "Les Editions Mon autre France"

FIER SPM : Quel est votre parcours et quels sont les liens qui vous relient à Saint-Pierre-et-Miquelon ?

CD : Ahhh les liens…ô Archipel, mon doux Archipel, avec qui j’ai grandi de loin mais en moi…

Allons-y « cash » ! je suis une « descendante Cormier ». Mes arrière-grands-parents, Charles et Blanche Cormier sont bien connus d’une génération de Saint-Pierrais et Miquelonnais. A l’ère des surnoms, Charles était « double-mètres » il me semble, de par sa taille immense. « Les anciens » confirmeront ! Il devait être sacrément impressionnant ! En tout cas, il doit y avoir des ressemblances physiques car sans me connaitre, je suis interpellée dans les rues pour me dire « Vous êtes une fille Cormier non ? Vous savez où habitaient vos grands-parents et arrière-grands-parents ? Venez, on va vous montrer ! » Autant vous dire que j’adore !

Je suis la petite-fille d’Henriette Cormier-Massouty, qui a inspiré ma vocation pour la Marine Nationale en s’engageant auprès du Général de Gaulle en 1942. De son engagement sont nées 20 années de mon engagement au sein de la Marine (je suis d’ailleurs aujourd’hui réserviste quelques jours par an sur le FULMAR, en poste à Saint-Pierre-et-Miquelon). Pour les initiés, j’ai le grade de Maitre-Principal.

FIER SPM : Pourquoi avez-vous accepté de devenir Ambassadrice FIER SPM ?

CD : Devenir Ambassadrice était la décision d’un clic tellement c’était évident !

Nous sommes tous riches de notre réseau et nous avons le devoir, pour toute personne disant « aimer l’archipel », de donner toutes les chances à toute opportunité ou tout projet naissant ou consolider tout projet implanté. Nous sommes censés avoir les mêmes envies d’épauler chacun des projets, qui économiquement parlant, aide les Miquelonnais et Saint-Pierrais et à plus long terme, notre avenir ici, en mode résilience de 92.

Je suis clairement connue pour être une femme de réseau. C’est puissant un réseau ! Alors intégrer un réseau dédié à l’archipel, c’est vraiment excellent ! Et s’il faut aller le dire devant une assemblée de 200 personnes, poussez-vous, je monte sur scène !

Il y a des choses à faire ici ! Et on n’est pas seul ! Bref, c’est un sujet, vous l’aurez compris, qui m’anime énormément ! Je suis très attachée à la visibilité de l’archipel !

FIER SPM : Vous venez de créer une maison d’éditions à Saint-Pierre-et-Miquelon « Mon autre France », pourquoi ce projet ?...

CD : Je suis une passionnée des mots et de leur pouvoir. Ils font réellement partie de mon ADN.

J’en ai toujours fait un atout que ce soit au niveau personnel ou professionnel. J’ai aiguisé ma plume en fonction des missions confiées et des objectifs à atteindre lors de ma carrière professionnelle. Je connais les multiples facettes du monde de l'édition, tous les échelons et surtout « je sais » le pouvoir des mots, et ce, quels que soient les milieux.

J’ai un parcours professionnel en cohérence avec mon projet, exerçant des métiers toujours tournés vers l'écriture, la communication et la mise en valeur des talents d'autrui. Journaliste reporter d'images à la fois vidéo et photo pour la Marine Nationale durant 20 ans, puis conseillère en communication auprès de chefs d'entreprise et de personnalités politiques puis cheffe d'entreprise à la tête d'une SARL, et 8 ans de vente directe, on me reconnait un professionnalisme et un charisme rare, dotée d'un leadership fédérateur (mon égo se porte bien, ce sont les témoignages sur LinkedIn de mes clients ou anciens collègues qui me font écrire cela).

Créer une maison d'édition est la réunion de toutes mes compétences.

FIER SPM : …et pourquoi sur l’Archipel ?

CD : Mon projet sommeille depuis plus de 15 ans. Le déclic a été le retour aux racines à Saint-Pierre-et-Miquelon durant l'été 2018 (ma dernière venue dans l’archipel datait de 2005 où j’ai eu l’honneur et le privilège d’arriver par la mer, à bord du porte-avions Charles de Gaulle).

Là, tout parait évident. Ma nouvelle mission sera de mettre en lumière les talents de l'Archipel, les légendes, les histoires si nombreuses, les images et évidemment, de faire connaitre autrement ce bout de France.

Ma motivation est sans limite. Pour être bien sûre, j’ai fait un bilan de compétences sur plusieurs mois afin de vraiment m’assurer d’être en symbiose totale avec ce projet.

Avec mon mari, nous avons fait un virement personnel colossal (réorganisation de la famille avec 3 enfants dont 2 en métropole, vente de notre maison, changement de vie professionnelle pour mon mari et moi-même).

Rapidement j’ai été mise en relation avec auteurs, illustrateurs, imprimeurs, bref, tous les acteurs de la profession. Je me suis également rapprochée des maisons d’édition des autres outre-mer car nos problématiques pourraient être similaires selon les situations (frais de douane, frais de transports, canaux de distribution).

Le 16 février 2019, j’étais invitée sur un salon professionnel européen. En mars 2019, j’étais à celui de Paris. Tout ceci dans le but de m'entourer des meilleurs et de pouvoir créer une réelle maison d'édition solide avec création d'emplois sur l'Archipel d’ici à deux ans. Ma volonté était bien de m'immatriculer sur place et non de travailler depuis la métropole. A mes yeux, ça n'aurait pas de sens. Le siège social est donc bien à Saint-Pierre.

FIER SPM : Quand pourrons nous avoir en mains le 1^er ouvrage édité par « Mon autre France » ?

CD : Je devrais être en mesure de sortir mes premières productions en juin si tout va bien, selon imprimeur et transporteur. Je suis en recherche permanente de talents, donc des auteurs et autrices et illustrateurs et illustratrices. Ma ligne éditoriale est basée sur la géographie, donc les auteurs (hommes et femmes) peuvent venir d’ailleurs, du moment que le projet parle de SPM ou se passe à SPM.

Je suis heureuse de travailler avec une orthophoniste localement pour adapter les projets jeunesse à la lecture inclusive pour tous et je vais me rapprocher des psychologues et des professeurs des écoles pour qu’on travaille tous ensemble, avec des thèmes jeunesse à aborder prioritairement peut-être. En tout cas, je serai force de proposition. Je souhaite également rencontrer plusieurs associations locales.

Une équipe de 3 personnes serait idéale dans quelques années, et j’espère entre temps, accueillir des étudiants pour passer mon savoir lors de stage, que ce soit en infographie, graphisme, photographie, etc.

Nos publications seront distribuées localement, en métropole dans des librairies ciblées (d’ailleurs, si vous connaissez des libraires qui souhaiteraient enrichir leur choix de livres…) et très bientôt dans les provinces voisines de chez nous !

Donc, longue vie à la caraque de Mon autre France !

FIER SPM : Avis donc aux écrivains et artistes locaux !