Stéphanie BOWRING, actuellement en poste à la Cour de justice provinciale de Terre-Neuve Labarador après un parcours professionnel riche et varié, teinté d'influences musicales et entrepreneuriales
FIER : Quel est votre parcours et quels sont les liens qui vous relient à Saint-Pierre-et-Miquelon ?
SB : Je suis née à Saint-Jean de Terre-Neuve, j’ai déménagé à l’âge de 5 ans à Saint-Pierre où j’ai fait toute ma scolarité. Après mon bac, je suis partie faire des études d’économie pendant un an à Nantes puis trois ans à Londres. En 1997, je suis rentrée à Saint-Pierre où j’ai occupé un poste d’enseignante pendant deux années scolaires. De 2000 à 2002, j’ai été collaboratrice parlementaire pour le député Gérard Grignon.
A la suite de cette expérience, j’ai décidé de partir en 2002 à Auray suivre une formation en communication. Cela m’a permis d’acquérir des compétences que j’utilise encore aujourd’hui, notamment en gestion de projet. Début 2004, j’ai déménagé à Paris où j’ai travaillé pour le sénateur Denis Detcheverry jusqu’au terme de son mandat.
Parallèlement, j’ai commencé à m’investir davantage dans la musique, notamment dans le groupe Surikat, groupe avec lequel je me suis produite aux Déferlantes Atlantiques en 2007. En 2011, j’ai décidé de faire de la musique à temps complet, en m’ouvrant au jazz. Cette expérience enrichissante m’a permis de me rendre compte que vivre de la musique dans une ville comme Paris, où la concurrence est rude, n’est pas simple, surtout en l’absence de réseau musical et familial. Heureusement, les chorales de gospel dont j'ai fait partie m'ont beaucoup apporté.
L’année 2014 a sonné la fin du groupe Surikat et j’ai décidé de partir vivre à Saint-Jean de Terre-Neuve où j’ai travaillé au Réseau de développement économique et d’employabilité (RDÉE) pendant un an, puis comme consultante en communication pour le Conseil scolaire francophone. Je collabore aussi régulièrement depuis 2015 avec Sibelle productions, notamment sur la docufiction télévisée « Hors circuits ».
À partir de 2015, après un “elevator pitch” encourageant, j’ai développé mon idée de jeu de société musical « B Sharp », dont j’ai présenté le concept sur des salons dédiés au Québec et à Chicago. Une première tentative de mise sur le marché à travers une campagne Kickstarter début 2016 a permis de lever plus de 25.000 $, notamment grâce à la générosité de mes compatriotes insulaires, mais n’a pas permis d’atteindre les 40.000 $ fixés. Depuis avril 2018, je travaille à plein temps à la Cour de justice provinciale de TNL, où je découvre la grosse capacité de travail des Terre-Neuviens, malgré un certain manque de moyens humains et financiers, le tout dans la bonne humeur.
Je continue de faire de la musique, cette fois-ci en tant que Cat Bowring and The Gypsies, chantant pour la première fois en français, avec un très agréable concert au CCS.
Côté bénévolat, je suis membre des conseils d’administration de Happy CIty et du Bowring Park Foundation, vice-présidente de la Fédération francophone de TNL et présidente de l’Association francophone de Saint-Jean.
FIER SPM : Pourquoi avez-vous accepté de devenir Ambassadrice ?
SB : Je le suis depuis toujours, je passe mon temps à claironner pour Saint-Pierre-et-Miquelon. Je suis déçue du peu de Terre-Neuviens qui ont pris la peine de visiter l’archipel. J’ai récemment fait un article dans le journal « The Telegram » pour vanter les atouts de la destination, et on me contacte souvent pour aider à préparer des séjours. A vrai dire, j’aimerais pouvoir utiliser mes compétences, mon bilinguisme et ma double appartenance culturelle au service de la promotion de SPM à temps complet et pouvoir en vivre.
FIER SPM : Quels sont vos projets en cours ?
SB : Finaliser mon jeu « B Sharp », en trouvant des professeurs de musique pour constituer la base de données de questions et enfin le voir joué dans les écoles et dans les familles. Après, trouver le meilleur métier et la meilleure vie pour me permettre d’allier mes capacités et ma personnalité pour être le plus utile et heureuse possible. Sur le volet musical, trouver de nouvelles aventures, comme faire partie d’une comédie musicale, et aussi refaire de l’écriture et de la co-composition dans un groupe de rock, funk… N’importe quel style, pourvu que ça fasse vibrer !
FIER SPM : Qu’est-ce qui vous manque le plus de SPM ?
SB : La nourriture bonne et saine, ainsi que la possibilité de prendre un verre sur la place publique sans être parquée dans une tente à double barrière loin de l’action (à cause de la loi sur liqueurs de TNL) ! Le nombre, la convivialité et la qualité (musicale, culturelle et culinaire) des festivités à SPM, toujours à prix abordable, est un réel atout pour le développement touristique.
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