Les Ambassadeurs FIER SPM à l'honneur : Mikaa MERED

Nous découvrons aujourd’hui le portrait de l’Ambassadeur FIER SPM Mikaa MERED : professeur d'économie et innovation polaires, il est également consultant en stratégies de développement et expert-évaluateur, spécialiste des zones Arctique et Antarctique.

FIER : Quel est votre parcours et quels sont les liens qui vous relient à Saint-Pierre-et-Miquelon ?

MM : Bonjour à tous ! Sur le papier comme dans les veines, je n’ai pas de lien direct avec Saint-Pierre-et-Miquelon, mais étant originaire de la Guadeloupe, je me suis passionné dès l’école primaire pour les outre-mer et notamment pour ces outre-mer aux codes postaux fascinants (975, 984) qui ne ressemblaient pas à ce que je croyais être le lot commun de tous les outre-mer : palmiers, mer turquoise, grand soleil, chaleur… En me passionnant pour SPM et les Terres Australes et Antarctiques Françaises, j’ai découvert les plus beaux joyaux de la République et cette passion ne m’a jamais quitté.

 

20 ans plus tard, je suis consultant en stratégies de développement et expert-évaluateur, spécialiste des zones Arctique et Antarctique. Depuis une dizaine d’années, j’ai pu conseiller et contribuer à diverses missions d’analyse de marché ou de recherche, principalement autour des enjeux économiques, d’innovation, de valorisation stratégique et des risques politiques et sécuritaires de ces zones si méconnues. En 2012, un ami saint-pierrais de Toronto — qui, j’en suis sûr, se reconnaîtra ! — m’a incité à regarder SPM de plus près pour voir s’il y aurait des liens à développer entre l’Archipel et la zone Arctique autour des secteurs maritime et touristique. Après deux ans d’observation et d’épluchage de dizaines de rapports sur l’économie de SPM depuis la crise de 1992, j’ai eu la chance de rencontrer les élus du territoire, de tous bords politiques, puis de travailler aux côtés du Maire de Saint-Pierre et Président du bureau du Conseil National de la Mer et des Littoraux, Karine Claireaux, sur ces sujets.

 

J’ai également organisé des tables rondes et expositions à Paris autour de SPM et de ses enjeux, dont une en particulier durant la COP21, en partenariat notamment avec les gouvernements du Groenland et du Nunavut. J’ai également fait plus d’une dizaine de présentations orales sur les potentiels économiques de SPM lors de conférences internationales sur l’Arctique pour y faire connaître le territoire. Je ne suis missionné par personne, j’essaie juste d’être utile. C’est aussi le sens de mon engagement en tant qu’enseignant sur ces sujets depuis trois ans, dans le supérieur. Mes étudiants sont à chaque fois très intrigués et agréablement surpris de découvrir tous les potentiels d’innovation de SPM !

 

FIER : Pourquoi avez-vous accepté de devenir ambassadeur ?

 

MM : Pour être utile. « FIER SPM » est une initiative d’une importance capitale pour le territoire et je voulais mettre mes compétences et mon réseau, notamment à Bruxelles et dans le Grand Nord, au service de tous ceux qui, à SPM ou dans la diaspora, pourraient en avoir besoin.
 

Le but de « FIER SPM » est de développer des solutions innovantes face à des problèmes anciens, structurels, mais aussi de rassembler les forces vives de SPM pour solutionner des enjeux plus conjoncturels et d’anticiper les grands enjeux économiques et écologiques auxquels le territoire devra faire face demain. Et tout cela, par l’approche entrepreneuriale et collaborative !
 

N’ayons pas peur des mots : « FIER SPM » est la plateforme dont SPM avait besoin, avec la bonne approche, au bon moment et de bons soutiens à Bruxelles. Alors, il faut qu’elle réussisse ! Il faut que tous les saint-pierrais et miquelonnais, mais aussi ceux qui aiment l’Archipel, ceux qui y ont travaillé et ceux qui ont une expertise particulière qui pourrait servir au territoire soient des ambassadeurs, pour faire connaître SPM, les produits locaux, les innovations, les potentiels touristiques, numériques, etc. Bref, si les innovateurs de SPM et ceux qui pourraient tirer bénéfice à innover dans l’Archipel ne se rencontrent pas, l’économie du territoire restera soutenue par le secteur public et les jeunes qui partent aux études ne reviendront pas.

Et puis, « FIER SPM » n’est pas éternel ! Il faut que chacun participe à la réussite de ce programme afin de convaincre l’Union Européenne de contribuer à sa pérennisation. A ma modeste place, je veux apporter ma pierre à l’édifice en étant « ambassadeur FIER SPM » et j’invite tous ceux qui se reconnaissent dans cette envie d’être utile pour le territoire, dans l’hexagone ou à l’étranger, à rejoindre la communauté des ambassadeurs.

 

FIER : Quels sont vos projets en cours ?

MM : Je travaille actuellement sur deux projets en lien avec Saint-Pierre-et-Miquelon.

D’un côté, j’ai travaillé avec l’Institut Libre d’Etude des Relations Internationales à la création d’une nouvelle formation au niveau BAC+5 en management de projets internationaux, spécialité « coopération internationale des outre-mer et de l’environnement ». La soirée de lancement s’est d’ailleurs tenue avant-hier au Palais du Luxembourg !

L’objectif de ce diplôme est de former des experts capables de concevoir, de faire financer, de gérer et de promouvoir des projets internationaux à partir des outre-mer et/ou, depuis l’étranger, à destination d’un outre-mer. Dit autrement, ce projet, porté par une école de relations internationales de renom, l’ILERI, qui fête ses 70 ans cette année, est complètement en phase avec le concept de « diplomatie des projets outre-mer » que porte la ministre Annick Girardin.

L’idée est de former les femmes et les hommes qui seront les futurs porteurs de cette diplomatie des projets outre-mer, dans le privé comme dans la fonction publique d’Etat ou dans les collectivités territoriales. De plus, cette formation, la première du genre en France, sera accessible intégralement en ligne pour les ultramarins et depuis l’étranger, et en alternance. Ce projet porté par l’ILERI est le début de la concrétisation d’une idée de longue date que nous partagions avec Karine Claireaux, qui a été très importante au tout début du projet l’an dernier, comme le Cluster Maritime Français : afin d’éviter que les jeunes ultramarins aient à se déraciner en partant aux études et ne reviennent pas sur leur territoire à la fin de leurs études, il faut faire venir l’université aux outre-mer par le numérique, notamment sur des sujets innovants et incluant une dimension environnementale.

C’est d’autant plus vrai dans les territoires qui n’ont pas d’établissement d’enseignement supérieur comme Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna et les nombreuses îles du Pacifique en situation de multi-insularité. C’est la raison d’être de ce projet : rendre accessible aux outre-mer des formations parisiennes d’excellence, en restant et en se développant sur son territoire. Pour en savoir plus sur ce BAC+5, voire même candidater pour faire partie de la 1ère promotion, rendez-vous sur www.ileri.fr

Par ailleurs, dans le cadre d’un projet de recherche à Sciences Po Paris, je travaille actuellement avec deux collègues à une modélisation économique d’un système couplé data center + nouvelles unités de production d’énergie renouvelables sur Miquelon et/ou sur Saint-Pierre. J’espère que nous trouverons des interlocuteurs sur l’Archipel pour affiner le plus possible notre modélisation et, pourquoi pas, que celle-ci finisse par devenir un vrai projet dans quelques années ? Donc, s’il y a des saint-pierrais, des miquelonnais ou d’autres ambassadeurs FIER SPM qui sont intéressés par notre projet, n’hésitez pas à m’écrire à l’adresse mikaa.mered@sciencespo.fr.

 

Merci à l’équipe FIER SPM de m’avoir donné cette opportunité. A très bientôt !

 

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