Maïté LEGASSE, porteur de projet à Saint-Pierre
Quel est votre parcours et quels sont les liens qui vous relient à Saint-Pierre-et-Miquelon ?
ML : J'ai grandi à Saint-Pierre et Miquelon où j'ai vécu toute mon enfance jusqu'à mon départ aux études à un peu plus de 18 ans. L'Archipel offre une qualité de vie et une insouciance incomparable. A l'adolescence j'ai eu la chance de travailler, grâce à Saint-Pierre Animation, en saison à l'Ile aux Marins, élément incontournable de notre patrimoine auquel je suis encore attachée de manière viscérale, et plus tard en centre aéré ou en colonies de vacances.
En parallèle, j'ai été membre du Club Grand "A" pendant plusieurs années. Cette association de jeunes avait pour vocation d'animer la ville de Saint-Pierre en participant de manière active à la vie de la communauté.
Ces expériences de jeunesse ont sans doute forgé mon besoin de m'impliquer dans la vie du caillou.
Durant les 5 années de mon parcours en Métropole, je suis restée très attachée à mes îles. A l'époque je misais sur les nouvelles infrastructures aéroportuaires et envisageais de rentrer travailler dans l'Archipel. J'ai donc suivi des études en tourisme et en commerce. Les perspectives d'emploi que j'avais tant espérées à Saint-Pierre ne se sont pas concrétisées. Après un parcours du combattant pour trouver un emploi stable en Métropole, j'ai décidé de rentrer travailler pour la saison estivale de 2001. J'ai occupé un poste d'agent de voyages quelques mois et à la fin de mon contrat, j'ai eu l'opportunité de travailler en école maternelle à Saint-Pierre, puis je suis retournée en agence de voyages pour 4 années.
Toujours animée par l'envie de m'investir dans la vie locale, en 2006 je m'engageais en politique au sein de Cap Sur l'Avenir. Je suis conseillère municipale depuis 2008.
En 2007, j’entrais à la Caisse de Prévoyance Sociale où j'ai été agent comptable pendant 6 ans et coordinatrice du Pôle Administratif du Centre de Santé 2 ans.
En parallèle, j'ai poursuivi mes études par correspondance et obtenu un Master I en Géographie Sociale, Mention Développement Durable, Option Tourisme Durable.
C'est à cette période que nous avons décidé avec mon conjoint de fonder notre famille ici. J'avais à cœur que mes enfants aient la chance de vivre et de grandir dans cet incroyable Archipel. La vie ici est parfois rude, mais la rigueur du climat est proportionnelle à la chaleur de ses habitants.
En 2015, j'ai eu l'opportunité de travailler pour M. le Député Stéphane Claireaux. Ce travail d'attachée parlementaire, que j'occupe à temps partiel encore aujourd'hui, me permet de mieux encore m'impliquer dans la vie locale et d'être au service de mes concitoyens.
Pourquoi avez-vous accepté de devenir Ambassadeur ?
ML : J'ai accepté d'être Ambassadeur car il m'était naturel de contribuer, dans la mesure de mes modestes moyens, au rayonnement de notre Archipel.
Cet effet de synergie des différents Ambassadeurs, qu'ils soient natifs de l'Archipel ou pas, ne peut avoir qu'un effet positif. S'unir et travailler ensemble dans l'intérêt de tous me semble évident.
Quels sont vos projets en cours ?
ML : Mes diverses expériences professionnelles et personnelles m'ont beaucoup apporté et j'ai eu envie de mener mon propre projet d'entreprise en puisant mon inspiration de mon parcours et de mes envies.
Je suis partie d’un simple constat : les habitants ont besoin de se rencontrer, d’échanger, de vivre ensemble pour que renaisse une dynamique. Le cœur de la ville ne vit plus, chacun s’isole chez lui derrière son écran. Il faut que cette île vive et c’est à nous de nous y investir !
C'est après un bilan de compétence au GIP Emvie que l'idée d'un salon de thé est apparue comme une évidence. J'ai donc saisi le taureau par les cornes et je suis partie en formation en juin dernier dans la prestigieuse école Ferrandi Paris pour appréhender les fondamentaux de la pâtisserie pendant 3 semaines intensives.
Le concept de mon projet de café Ma P'tite Cocotte tient au fait que ce soit d’abord un lieu d’échange (dans l’esprit de l’Economie Sociale et Solidaire). C’est un lieu de vie, de partage et de cohésion en centre-ville. On y déguste des pâtisseries artisanales et on s’y sent bien qu’on soit d’ici ou d’ailleurs, jeune ou plus âgé, valide ou à mobilité réduite. Tout y est recyclé et composté au maximum pour limiter les déchets.
Ma p'tite Cocotte, c’est aussi une galerie d’art qui expose/vend l’ensemble de mes créations en « upcycling ». Au-delà d’une mouvance, c’est une question de convictions et de transmission. Notre Archipel est beau, préservons-le !
Le projet avance même s'il est encore à sa phase de construction : business plan, devis, échéanciers et prospectives sont en cours de finalisation. Je suis à la fois impatiente qu'il se concrétise mais aussi j'avoue appréhender cette première expérience en tant que chef d'entreprise. C'est mon objectif majeur pour 2018 !
Je profite de cet entretien pour présenter à tous les Saint-Pierrais et Miquelonnais, de naissance ou de cœur, mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année.
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